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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:48

Thierry_Cabot_-_La_nuit_maudite.mp3

  


De longs pleurs, cette nuit, m'étouffent d'impuissance,
Une si longue nuit maléfique et hurlant
Qui remplit de stupeur mon esprit chancelant
Et le fait délirer dans le vide et l'absence.

Chaque jour mutilé tombe en déliquescence,
Le jour dont reste à peine un voeu sanguinolent,
Telle une plaie amère au fétide relent,
Où l'échec me foudroie avec magnificence.

L'oeil hideux, en sueur, brisé comme un fétu,
Je contemple, ébahi, mon destin abattu
Et vois tous les faux biens rouler à la renverse ;

Jusqu'à l'heure où, levant ses deux poings furieux,
Une nouvelle nuit plus ignoble et perverse
Se jettera sur moi pour me fermer les yeux.



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot
 


                

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:47

 

 

 

 

Combien était magique et loyale et profonde !

La saison où brillaient les émois les plus chers,
Où la terre nubile aux somptueuses chairs
Se prélassait dans l'or ineffable du monde.

Il y avait dansant comme des fleurs de lin,
De flamboyants éveils déployés sur les cimes,
Et des vents lumineux et des orgues sublimes
Que le ciel enrobait de son chant cristallin.

Au coeur des bleus étangs, s'allongeait amoureuse
Toute la rêverie amicale des jours.
Extases d'un moment ! délices de toujours !
Quelque effluve de l'âme enchantait l'onde heureuse.

Dans les lointains fuyaient les grands monts étonnés ;
Des herbes palpitaient sous la nue accueillante ;
Mystérieuse et douce, une aube clairvoyante
Laissait flotter sa robe en éclats satinés.

O la vie elle seule était pure caresse !
Chaque bois effeuillait des soupirs ingénus ;
Les champs tissés de houle et de longs frissons nus,
Semblaient d'immenses coeurs soulevés d'allégresse.

Et pendant qu'éblouis de poèmes ardents,
Les oiseaux, tout près d'elle, alanguissaient leur tête,
Une belle songeuse ouvrait des yeux de fête
Et croquait du soleil entre ses fines dents.



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot


 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:47


Mots clés de la " Blessure des Mots " : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité




Combien était magique et loyale et profonde !
La saison où brillaient les émois les plus chers,
Où la terre nubile aux somptueuses chairs
Se prélassait dans l'or ineffable du monde.

Il y avait dansant comme des fleurs de lin,
De flamboyants éveils déployés sur les cimes,
Et des vents lumineux et des orgues sublimes
Que le ciel enrobait de son chant cristallin.

Au coeur des bleus étangs, s'allongeait amoureuse
Toute la rêverie amicale des jours.
Extases d'un moment ! délices de toujours !
Quelque effluve de l'âme enchantait l'onde heureuse.

Dans les lointains fuyaient les grands monts étonnés ;
Des herbes palpitaient sous la nue accueillante ;
Mystérieuse et douce, une aube clairvoyante
Laissait flotter sa robe en éclats satinés.

O la vie elle seule était pure caresse !
Chaque bois effeuillait des soupirs ingénus ;
Les champs tissés de houle et de longs frissons nus,
Semblaient d'immenses coeurs soulevés d'allégresse.

Et pendant qu'éblouis de poèmes ardents,
Les oiseaux, tout près d'elle, alanguissaient leur tête,
Une belle songeuse ouvrait des yeux de fête
Et croquait du soleil entre ses fines dents.



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot


 

 

 

dictees francais interactives gratuites CP, CE1, CE2, CM1, CM2, 6eme, 5eme, 4eme, 3eme, learn french dictation

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:46

 

Thierry_Cabot_-_La_Blessure_des_Mots_Selection2.mp3

Texte 3

 

 

 

Combien était magique et loyale et profonde !
La saison où brillaient les émois les plus chers,
Où la terre nubile aux somptueuses chairs
Se prélassait dans l'or ineffable du monde.

Il y avait dansant comme des fleurs de lin,
De flamboyants éveils déployés sur les cimes,
Et des vents lumineux et des orgues sublimes
Que le ciel enrobait de son chant cristallin.

Au coeur des bleus étangs, s'allongeait amoureuse
Toute la rêverie amicale des jours.
Extases d'un moment ! délices de toujours !
Quelque effluve de l'âme enchantait l'onde heureuse.

Dans les lointains fuyaient les grands monts étonnés ;
Des herbes palpitaient sous la nue accueillante ;
Mystérieuse et douce, une aube clairvoyante
Laissait flotter sa robe en éclats satinés.

O la vie elle seule était pure caresse !
Chaque bois effeuillait des soupirs ingénus ;
Les champs tissés de houle et de longs frissons nus,
Semblaient d'immenses coeurs soulevés d'allégresse.

Et pendant qu'éblouis de poèmes ardents,
Les oiseaux, tout près d'elle, alanguissaient leur tête,
Une belle songeuse ouvrait des yeux de fête
Et croquait du soleil entre ses fines dents.



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot


 

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:46





Déjà rien ne sait plus le toucher ni l'atteindre.
Mai, dépouillé de tout, n'est que l'ombre de mai.
En lui suffoque un mal qui ne veut pas s'éteindre
Et colore de sang le rêve qu'il aimait.

Perfide cauchemar d'une lutte sans âge !
Chaque heure le flagelle avec des hoquets sourds.
Dans l'enfer nauséeux, il n'a plus de visage,
Et ses bras fatigués abominent les jours.

Au bord d'un toit, pas même une humble roucoulade.
Pas même un vol. Tout semble à jamais se flétrir.
Les poumons nus, l'haleine rauque, il est malade,
Oh ! tellement malade et seul... qu'il va mourir.

 

 


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot




 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:46

 




C'était comme un grand soir d'où montaient des légendes.
Les mots effarouchés s'étaient mus en offrandes
Et les rêves, sans bruit, touchaient nos doigts frileux.
Sur les lèvres en fleurs, avec de longues phrases,
Les vents graves et doux amenaient des extases,
Un ciel où l'on humait tout un chant d'astres bleus.

Mille pleurs en secret secouaient les fontaines.
L'enfance, on l'avait bue aux planètes lointaines,
Ivres et soulevés de triomphe et d'ardeur,
Et l'espace attendri, le temps d'une seconde,
D'un tournoiement suave étourdissait le monde ;
C'était comme un beau soir plein d'auguste grandeur.

Oh ! gardez-nous un peu ces cieux de laine tendre !
Le bonheur est si pur que l'on croirait l'entendre ;
C'est un éclat volé dans un chaste miroir.
Le bonheur, voyez-vous, c'est une autre innocence.
On ne finit jamais d'en regretter l'absence.
Ah ! mon Dieu ! le bonheur, si ce n'était qu'un soir ?...



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot



 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:45

 

Thierry_Cabot_-_Feerie.mp3

 

 

 

C'était comme un grand soir d'où montaient des légendes.
Les mots effarouchés s'étaient mus en offrandes
Et les rêves, sans bruit, touchaient nos doigts frileux.
Sur les lèvres en fleurs, avec de longues phrases,
Les vents graves et doux amenaient des extases,
Un ciel où l'on humait tout un chant d'astres bleus.

Mille pleurs en secret secouaient les fontaines.
L'enfance, on l'avait bue aux planètes lointaines,
Ivres et soulevés de triomphe et d'ardeur,
Et l'espace attendri, le temps d'une seconde,
D'un tournoiement suave étourdissait le monde ;
C'était comme un beau soir plein d'auguste grandeur.

Oh ! gardez-nous un peu ces cieux de laine tendre !
Le bonheur est si pur que l'on croirait l'entendre ;
C'est un éclat volé dans un chaste miroir.
Le bonheur, voyez-vous, c'est une autre innocence.
On ne finit jamais d'en regretter l'absence.
Ah ! mon Dieu ! le bonheur, si ce n'était qu'un soir ?...



Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot



 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:44

 

Thierry_Cabot_-_A_Leane.mp3

 

À Léane

 

Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,

Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?

Dans quel espace vain flottant à la dérive

Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

 

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume

Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?

Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume

Et si riches de dons et de vœux chancelants ?

 

Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !

Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !

La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,

Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

 

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,

Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,

Que nous ne respirons jamais la même rose,

Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

 

Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !

Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.

Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !

Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !

 

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,

Laisser là notre monde aux vins délicieux ?

Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête

Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

 

Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,

Comme nous avons cru dépouiller l'éternel

En caressant nos biens d'une ferveur amère,

En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !

 

Pour quelques passions labiles et fuyantes,

Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité

Des bras vertigineux et des mains défaillantes

Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.

 

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,

Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,

Tant de fois enlacé des rêves dérisoires

Malgré la suffocante image du cercueil.

 

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,

Comme nous avons mis de haine et de fureur

À briser le plafond de nos cages de verre,

À maudire le temps sournois et massacreur !

 

Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,

Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :

Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !

Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

 

Et comme, sans jamais prévenir les désastres,

Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus

Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres

Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

 

Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,

Une épaule magique aux lumineux contours !

Que jaillissent du moins, volés à la même heure,

Les cris ensoleillés de millions d'amours !

 

Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.

C'est trop de vivre nus embués de néant,

Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,

Trop de guillotiner nos envols de géant.

 

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes

Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.

Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes

Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

 

Léane, ma poupée à la lumière blonde,

Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;

Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,

Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

 

Que t'importent les fous englués de nuit blême

Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !

La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,

Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.

 

Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;

On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.

Nous avons dans les yeux la même douce aurore,

Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.

 

Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;

Quelque chose de bon fascine et charme l'air,

J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles

Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.

 

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;

Le monde étale au loin sa féconde santé.

Conquête radieuse ! Aventures célestes !

Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…

 

Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !

Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant

Dont les petites mains font rire les étoiles.

Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

DSC00296

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 




 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:44
À Léane

 

Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,

Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?

Dans quel espace vain flottant à la dérive

Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

 

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume

Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?

Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume

Et si riches de dons et de vœux chancelants ?

 

Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !

Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !

La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,

Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

 

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,

Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,

Que nous ne respirons jamais la même rose,

Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

 

Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !

Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.

Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !

Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !

 

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,

Laisser là notre monde aux vins délicieux ?

Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête

Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

 

Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,

Comme nous avons cru dépouiller l'éternel

En caressant nos biens d'une ferveur amère,

En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !

 

Pour quelques passions labiles et fuyantes,

Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité

Des bras vertigineux et des mains défaillantes

Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.

 

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,

Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,

Tant de fois enlacé des rêves dérisoires

Malgré la suffocante image du cercueil.

 

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,

Comme nous avons mis de haine et de fureur

À briser le plafond de nos cages de verre,

À maudire le temps sournois et massacreur !

 

Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,

Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :

Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !

Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

 

Et comme, sans jamais prévenir les désastres,

Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus

Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres

Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

 

Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,

Une épaule magique aux lumineux contours !

Que jaillissent du moins, volés à la même heure,

Les cris ensoleillés de millions d'amours !

 

Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.

C'est trop de vivre nus embués de néant,

Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,

Trop de guillotiner nos envols de géant.

 

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes

Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.

Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes

Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

 

Léane, ma poupée à la lumière blonde,

Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;

Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,

Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

 

Que t'importent les fous englués de nuit blême

Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !

La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,

Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.

 

Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;

On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.

Nous avons dans les yeux la même douce aurore,

Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.

 

Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;

Quelque chose de bon fascine et charme l'air,

J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles

Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.

 

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;

Le monde étale au loin sa féconde santé.

Conquête radieuse ! Aventures célestes !

Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…

 

Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !

Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant

Dont les petites mains font rire les étoiles.

Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

 

 

 

 

 

DSC00296

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 























 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:43

 

 

 

 

 

  

 

 

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À Léane

 

Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive,

Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?

Dans quel espace vain flottant à la dérive

Et rongé par la lèpre invisible des jours ?

 

Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume

Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?

Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume

Et si riches de dons et de vœux chancelants ?

 

Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !

Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !

La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,

Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.

 

Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,

Que l'aube court déjà, tremblante, vers le soir,

Que nous ne respirons jamais la même rose,

Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?

 

Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !

Nos aveugles destins filent d'un pas têtu.

Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s'éprendre !

Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s'est tu !

 

Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,

Laisser là notre monde aux vins délicieux ?

Comment quitter l'éclat des longs chemins en fête

Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?

 

Or, pitoyables nains mordus par l'éphémère,

Comme nous avons cru dépouiller l'éternel

En caressant nos biens d'une ferveur amère,

En couvant nos bijoux d'un émoi fraternel !

 

Pour quelques passions labiles et fuyantes,

Nous avons serré fort jusqu'à l'avidité

Des bras vertigineux et des mains défaillantes

Fleuris sous les yeux chauds d'on ne sait quel été.

 

Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,

Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,

Tant de fois enlacé des rêves dérisoires

Malgré la suffocante image du cercueil.

 

Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,

Comme nous avons mis de haine et de fureur

À briser le plafond de nos cages de verre,

À maudire le temps sournois et massacreur !

 

Comme nous avons dû, soûlés d'arrière-mondes,

Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :

Eldorados naïfs crevant d'espoirs immondes !

Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !

 

Et comme, sans jamais prévenir les désastres,

Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus

Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres

Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !

 

Mais qu'ici-bas du moins une flamme demeure,

Une épaule magique aux lumineux contours !

Que jaillissent du moins, volés à la même heure,

Les cris ensoleillés de millions d'amours !

 

Tant pis ! s'il faut demain périr d'un coup funeste.

C'est trop de vivre nus embués de néant,

Trop de mettre à genoux l'idéal qui nous reste,

Trop de guillotiner nos envols de géant.

 

Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes

Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.

Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes

Et d'autres maint bonheur depuis longtemps détruit.

 

Léane, ma poupée à la lumière blonde,

Les vents purs, ce matin, cajolent l'univers ;

Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l'onde,

Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.

 

Que t'importent les fous englués de nuit blême

Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !

La vie en toi, Léane, éprise d'elle-même,

Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.

 

Oui ! va foulant l'espace ébloui qui t'adore ;

On dirait que l'azur boit chacun de tes pas.

Nous avons dans les yeux la même douce aurore,

Et je te comblerai de ce que tu n'as pas.

 

Léane, l'heure est vaste à qui se sent des ailes ;

Quelque chose de bon fascine et charme l'air,

J'ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles

Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.

 

Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;

Le monde étale au loin sa féconde santé.

Conquête radieuse ! Aventures célestes !

Tu cours, pleine d'un songe inouï de beauté…

 

Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !

Léane, toi ma chair, l'enfant de mon enfant

Dont les petites mains font rire les étoiles.

Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !

 

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  • : Thierry CABOT
  • : Il réunit des textes extraits de mon oeuvre poétique intitulée : " La Blessure des Mots "
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