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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:42





Après que nous aurons, la chair vieillie et lasse,
Humé traîtreusement les venins de la mort
Et qu'auront triomphé, jeunes à notre place,
Des inconnus dont tout verra fleurir le sort ;

Après que suffocants sur la terre mauvaise,
Nous aurons contemplé chaque saison qui fuit
Et que nos yeux brisés d'un ultime malaise,
Auront, avec douleur, bu le fond de la nuit ;

Des millions de jours et puis des jours encore,
Immenses, couleront, sous d'immuables cieux,
Couleront pour l'enfant grisé devant l'aurore
Et des hommes déjà taciturnes et vieux.

Ils couleront sans fin dans la pluie et la neige,
Dans la beauté suave et l'or blanc du soleil,
Des brises du Japon aux vents bleus de Norvège
Et dans l'aveugle amour d'un éternel éveil.

Oui, rien ne changera de mon aube à la tienne,
De mes traits ingénus à ton charme applaudi ;
Cent rêveurs, après nous, récitant leur antienne,
Rediront maintes fois ce que d'autres ont dit.

Et de nouveaux bébés vagiront dans leurs langes,
Des râles empliront la bouche des mourants ;
Des vieillards qui, plus tôt, furent de petits anges,
Ne verront autour d'eux que des spectres errants.

Et le beau grain des peaux juvéniles et souples
Gazouillera sans cesse en mille éclats bénis ;
Les baisers renaîtront pour d'éphémères couples,
Soulevés un moment par des voeux infinis.

Puis... au bout de ce flot incessant qui repasse,
Le sang frais de la terre expirera, vaincu,
Avant qu'un soleil mort illuminant l'espace,
Eteigne jusqu'à l'ombre où nous avions vécu.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot




      
                        

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:41

 



Thierry_Cabot_-_La_Vie_blessee_Le_sang_du_monde.mp3

 

 

Après que nous aurons, la chair vieillie et lasse,

Humé traîtreusement les venins de la mort
Et qu'auront triomphé, jeunes à notre place,
Des inconnus dont tout verra fleurir le sort ;

Après que suffocants sur la terre mauvaise,
Nous aurons contemplé chaque saison qui fuit
Et que nos yeux brisés d'un ultime malaise,
Auront, avec douleur, bu le fond de la nuit ;

Des millions de jours et puis des jours encore,
Immenses, couleront, sous d'immuables cieux,
Couleront pour l'enfant grisé devant l'aurore
Et des hommes déjà taciturnes et vieux.

Ils couleront sans fin dans la pluie et la neige,
Dans la beauté suave et l'or blanc du soleil,
Des brises du Japon aux vents bleus de Norvège
Et dans l'aveugle amour d'un éternel éveil.

Oui, rien ne changera de mon aube à la tienne,
De mes traits ingénus à ton charme applaudi ;
Cent rêveurs, après nous, récitant leur antienne,
Rediront maintes fois ce que d'autres ont dit.

Et de nouveaux bébés vagiront dans leurs langes,
Des râles empliront la bouche des mourants ;
Des vieillards qui, plus tôt, furent de petits anges,
Ne verront autour d'eux que des spectres errants.

Et le beau grain des peaux juvéniles et souples
Gazouillera sans cesse en mille éclats bénis ;
Les baisers renaîtront pour d'éphémères couples,
Soulevés un moment par des voeux infinis.

Puis... au bout de ce flot incessant qui repasse,
Le sang frais de la terre expirera, vaincu,
Avant qu'un soleil mort illuminant l'espace,
Eteigne jusqu'à l'ombre où nous avions vécu.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot




      
                        

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:41

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.


 

François Villon

Du fond des temps, Villon, comme une pure cime ;
Foi sourde, chaude haleine au grand souffle attristé,
Prêtre de l'au-delà, voyou lâche et sublime
Terrifiant et sanglotant d'humanité.

Pierre de Ronsard

Sous ta plume, Ronsard, monte en un bleu sourire
Le suc des matins frais succulents de couleurs.
Dans l'orgueil de tes mots, une belle se mire
Et célèbre à la fois ton génie et ses fleurs.


Alfred de Vigny   

Délicieux Vigny qui d'un vaste poème
Sut tisser la lumière à laquelle on rêva :
Silences murmurés, frisson d'écho suprême,
Prodiges soupirés à la lèvre d'Eva.

Victor Hugo

Ton sang herculéen fait trembler nos limites ;
Hugo, Satan céleste, âme en deuil, pâtre nu,
Hugo, soleil énorme éclaboussé de mythes,
Qui sculpte l'innommable et cueille l'ingénu.

Gérard de Nerval

Des flots denses nimbés de magie et de moire
Polissent ta voix pleine aux suaves grandeurs.
Nerval, pionnier d'un monde entre songe et mémoire,
Dont nul n'a jusque-là retrouvé les splendeurs.

Charles Baudelaire

Au drapé de ton style orageux et solaire,
Tes cris ont la langueur des ciels qui se défont.
Avons-nous assez dit qu'en toi seul, Baudelaire,
Saigne le plus terrible et sourd le plus profond ?

Stéphane Mallarmé

L'énigme ciselée en des bijoux d'absence
Parachève ton sacre, ô lisse Mallarmé !
Blanc sortilège éclos d'un gouffre d'impuissance !
Tel est l'art pour lequel tu fus si bien armé.

Paul Verlaine

Salué par les dieux, tu fais couler, Verlaine,
Toute une aube perlante exquise à contre-jour.
Tes vers semblent jaillir d'un écheveau de laine
Pour chatouiller nos coeurs de friselis d'amour.

Arthur Rimbaud

Stupidement noyé sous de vilaines gloses,
Te revoilà giflant les scribes ennuyeux ;
Rimbaud qu'un feu vital agite au pouls des choses
Et dont le verbe court plus vite que nos yeux.

 

Emile Nelligan

 

Ah ! Nelligan ! L'abjecte imposture des hommes

Te poussa, loqueteux, vers les nuits de l'hiver.

Ange bouleversé par tant de noirs fantômes

Que l'or jaillit cent fois de ton coeur entrouvert.

 

Guillaume Apollinaire

Apollinaire, toi ! le magique, le tendre
Chez qui flotte une plainte et pleurent des aveux ;
D'une eau fugace à Lou, combien l'on peut entendre
Une onde mélodique éternelle à nos voeux !

Paul Valéry

A quel chimiste aigu, plein de trouble finesse,
Doit-on ces joyaux clairs où se mêlent, si purs,
Des mots fluides et chauds élus pour leur jeunesse
Et l'adorable choc de pépites d'azurs ?

Henri Michaux

Michaux que tout excède et que rien ne censure ;
Métaphysique laboureur se flagellant ;
Héros teigneux pressé de fouiller sa blessure ;
Père d'un " Plume " idiot, lunaire et stimulant.

 

 René Char



Tu fais gronder sans peine avec ta flèche ultime
Le scalpel de la foudre et le cri du chacal.
Icône fulgurant ! Coup de poing dans l'abîme !
Char tellement fécond et si peu musical. 




Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

 



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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:40

 

Thierry_Cabot_-_Le_voyageur_melancolique_02.mp3

 

 

 

Ai-je longtemps conduit mes pas sans m'égarer ?

Moi l'enfant des soirs nains, que chaque pierre incise

Et qu'un pauvre idéal étreint jusqu'à pleurer

Devant le sein troublant d'une belle indécise.

 

Comment ! N'aurais-je pas en chemin assez vu

Les âges moutonneux dévorés par l'abîme ?

N'aurais-je pas su voir, chancelant, dépourvu,

L'être qui se défait dans la chair qui s'abîme ?

 

Oh ! j'ai vécu si mal, oui si mal, n'importe où.

Je n'ai jamais connu l'alphabet clair des choses

Ni le vrai ni le faux ni même encore tout

Ce que le rêve attache aux plus infimes causes.

 

J'ai promené mon doute et mon aspect changeant

Sur les débris épars d'on ne sait quel commerce,

A peine moins falot qu'un fétu surnageant

Au coeur de l'onde grise où le bien se disperse.

 

J'ai marché loin, trop loin, en vieil homme épuisé

Sous les nuages lourds des batailles perdues,

Fantôme du hasard, loqueteux, écrasé

Qui tend à l'infini ses deux mains éperdues.

 

Je n'ai rien deviné, je n'ai rien découvert,

Non rien que la tremblante amertume de vivre,

Ayant froid tout l'été, suffoquant tout l'hiver

Et confondant partout le soleil et le givre.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot


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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:40

 

 

 

 

Ai-je longtemps conduit mes pas sans m'égarer ?

Moi l'enfant des soirs nains, que chaque pierre incise

Et qu'un pauvre idéal étreint jusqu'à pleurer

Devant le sein troublant d'une belle indécise.

 

Comment ! N'aurais-je pas en chemin assez vu

Les âges moutonneux dévorés par l'abîme ?

N'aurais-je pas su voir, chancelant, dépourvu,

L'être qui se défait dans la chair qui s'abîme ?

 

Oh ! j'ai vécu si mal, oui si mal, n'importe où.

Je n'ai jamais connu l'alphabet clair des choses

Ni le vrai ni le faux ni même encore tout

Ce que le rêve attache aux plus infimes causes.

 

J'ai promené mon doute et mon aspect changeant

Sur les débris épars d'on ne sait quel commerce,

A peine moins falot qu'un fétu surnageant

Au coeur de l'onde grise où le bien se disperse.

 

J'ai marché loin, trop loin, en vieil homme épuisé

Sous les nuages lourds des batailles perdues,

Fantôme du hasard, loqueteux, écrasé

Qui tend à l'infini ses deux mains éperdues.

 

Je n'ai rien deviné, je n'ai rien découvert,

Non rien que la tremblante amertume de vivre,

Ayant froid tout l'été, suffoquant tout l'hiver

Et confondant partout le soleil et le givre.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

 

 

Désillusion

 

Plus que le chagrin,

Plus que la tristesse,

Tant de petitesse

Ignoble est sans frein.

Ah ! tout me contraint.

 

Aux hommes esclaves,

Pas même un essor.

Juste, maigre sort,

Leurs vanités hâves.

Ah ! j'ai les yeux caves.

 

Tels des vermisseaux,

Quel mal ! quel exemple !

Les marchands du Temple

Règnent, abyssaux.

Ah ! mes rêves sots.

 

Le monde, surprise,

S'est trompé d'enjeu ;

Quelquefois par jeu,

Souvent par bêtise.

Ah ! l'espoir se brise.

 

Qu'est-il advenu ?

Un cruel mécompte,

L'effluve d'un conte

Déjà trop connu.

Ah ! rien n'est venu.

 

Poème inédit extrait de "La Blessure des Mots"

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:39





Il n'est rien d'affligé que partout je ne sente.
Un vent de nulle part cingle les longs faubourgs.
Je marche comme on crie, éteint dans l'heure absente,
J'erre comme on vacille au choc de voeux trop lourds.

Autour de moi, la brume à la vague incessante
Forme une nappe trouble aux sanglotants contours ;
Le froid, taillant l'espace avec sa main puissante,
Sur mon dos fait gémir ses aveugles crocs sourds.

Là, fourbu, grelottant, où l'absurde me mène,
Je vois soudain crouler toute la race humaine
Et s'élargir sans fin le trou noir du tombeau.

Mais un je ne sais quoi, désespérément, vibre ;
L'écume d'un atome, une larme du beau,
Ce simple mot fameux répété : " libre ! libre ! "


Poème extrait de " La Blessure des Mots ".

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:08

 

Thierry_Cabot_-_L_instant_parfait.mp3

 

 

 

Depuis les sommets bleus jusqu'aux secrètes plages,

La splendeur elle-même enflamme l'air subtil,

Et comme un fin nectar envolé d'un pistil,

Quelque chose en nous deux prie au-delà des âges.

 

Quelque chose de frais, de suave et d'aimant

Qui va son pur chemin malgré l'heure amnésique,

Où ce que touche l'âme explose de musique,

Où les salves du coeur zèbrent le firmament.

 

Quelque chose à la fois de mûr et de languide

Que l'esprit à lui seul tient encore éveillé,

Et que sur nos mots clairs au ton émerveillé,

L'indicible promène avec des soins de guide.

 

Quelque chose d'occulte et même d'enivrant

Par quoi tout est plus beau, par quoi tout est plus vaste,

Dont le goût si profond nous brûle et nous dévaste,

Et dans lequel se cache un palais murmurant.

 

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:07

Mots clés de "La Blessure des Mots" : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 

 

 

Depuis les sommets bleus jusqu'aux secrètes plages,

La splendeur elle-même enflamme l'air subtil,

Et comme un fin nectar envolé d'un pistil,

Quelque chose en nous deux prie au-delà des âges.

 

Quelque chose de frais, de suave et d'aimant

Qui va son pur chemin malgré l'heure amnésique,

Où ce que touche l'âme explose de musique,

Où les salves du coeur zèbrent le firmament.

 

Quelque chose à la fois de mûr et de languide

Que l'esprit à lui seul tient encore éveillé,

Et que sur nos mots clairs au ton émerveillé,

L'indicible promène avec des soins de guide.

 

Quelque chose d'occulte et même d'enivrant

Par quoi tout est plus beau, par quoi tout est plus vaste,

Dont le goût si profond nous brûle et nous dévaste,

Et dans lequel se cache un palais murmurant.

 

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 14:02

Thierry_Cabot_-_L_Esperance.mp3
 

 

Je l'ai vue animant les rivières captives

Et les doigts et les fronts tout neigeux de sommeil ;

Je l'ai vue égayant des prunelles craintives

Que nimbait d'un éclair le soir jaune et vermeil.

 

Je l'ai vue à foison comme une cathédrale

Agiter l'infini sous l'envol blanc des choeurs,

Vue encore monter de spirale en spirale

Jusqu'à l'incandescence ultime de nos coeurs.

 

Elle s'est jointe aux cris, au silence, à la foule,

Aux longs rêves sans suite, aux choix morts sans destin,

A ce qui lutte et vole et retombe et s'écroule,

A ce que la nuit donne et reprend au matin.

 

Elle a caché la lie où mange le pauvre homme,

Adouci les coups bas redoublés du tyran,

Su rendre quelquefois le mal plus économe

Et conçu dans la boue un avenir plus grand.

 

Lumineuse malgré l'idéal qui nous leurre,

Elle a repeint le lit de l'ample déraison

Avec les jeux naïfs d'une belle dont l'heure

Va triomphalement sonner à l'horizon.

 

Contre les fades mets ou les breuvages blêmes,

Elle a cueilli miraculeux et nonpareil,

Le chaud nectar jailli du fond des gouffres mêmes,

En prêtresse que nul ne sèvre de soleil.

 

Elle a peuplé les nids, elle a bu l'or des fièvres,

Elle a fait exploser les champs bruns du désir,

L'Espérance, la nôtre, aux magnifiques lèvres

Sur lesquelles j'ai vu tous les âges fleurir.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 13:01

 

 

Comme amoureusement près du chaud guéridon,

Flamboyaient ces accords que le temps dilapide :

Le piano vibrant d’une note limpide

Et les calices bus dans un même abandon.

 

Juin tissait des nids à la croisée ouverte.

De languissantes fleurs s’enlaçaient par moments.

Sous les effluves pleins de beaux rires gourmands,

Comme l’air était neuf ! comme l’âme était verte !

 

L’un et l’autre à voix douce en choeur lançaient : "je dois

Eveiller mille lieux, allumer mille toiles."

Leurs mains jointes semblaient retenir les étoiles

Sans que la crainte même eût fait trembler leurs doigts.

 

Le soleil langoureux les noyait de bien-être,

L’espérance volait sur le sol constellé ;

Comme si le bonheur magnifique et troublé

Avait dans un élan jailli par la fenêtre.

 

Elle s’appelait dune, aquarelle, élixir.

Lui savait lire au ciel les plus nobles présages.

Ils avaient dix-sept ans jusqu’à la fin des âges

Tellement rien en eux n’aurait pu s’obscurcir.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

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Présentation

  • : Thierry CABOT
  • : Il réunit des textes extraits de mon oeuvre poétique intitulée : " La Blessure des Mots "
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